Pourquoi la saison sur gazon est-elle si courte dans le tennis professionnel ?
Ici on va voir l'histoire de l'évolution des surfaces de jeu, la fragilité et les coûts d'entretien des courts en herbe, ainsi que les défis logistiques et climatiques qui rendent cette saison si brève. En analysant l'impact du gazon sur le jeu et la transition vers des surfaces plus modernes comme le dur, cet article met en lumière l'importance de Wimbledon et d'autres tournois en herbe, tout en soulignant les enjeux économiques et les choix des fédérations pour maintenir cette tradition.

Une anomalie du calendrier tennistique

Alors que le circuit ATP et WTA s’étend sur près de 11 mois, la saison sur gazon, elle, ne dure qu’environ quatre semaines. Ce court intermède, coincé entre Roland-Garros et les tournois d’été sur dur, soulève de nombreuses questions, tant chez les amateurs que chez les professionnels. Pourquoi une surface aussi historique que le gazon, autrefois dominante, est-elle aujourd’hui réduite à une simple parenthèse dans l’année tennistique ?


Héritage historique : du gazon roi au gazon marginal

À l’origine, le tennis se jouait exclusivement sur herbe. Wimbledon, le plus ancien tournoi du monde (depuis 1877), en est le plus illustre représentant. Pendant des décennies, les plus grands tournois — dont l’Open d’Australie et l’US Open — se disputaient sur cette surface.

Mais à partir des années 1970-1980, le gazon a été progressivement abandonné par la plupart des tournois en raison de coûts d’entretien élevés, d’une sensibilité aux conditions météo, et d’un jeu devenu trop rapide pour les standards modernes. Aujourd’hui, seuls quelques tournois subsistent, tous concentrés sur quelques semaines en juin/juillet.


Un défi logistique et climatique

Le gazon naturel nécessite un entretien constant, des conditions climatiques optimales (pluie modérée, température tempérée), et une préparation longue. Or, peu d’installations dans le monde peuvent maintenir un court en herbe de qualité professionnelle. C’est une surface vivante, fragile, qui ne tolère ni surcharge d’utilisation, ni précipitations excessives.

C’est pour cela que la majorité des tournois sont localisés au Royaume-Uni (Wimbledon, Queen’s, Eastbourne), en Allemagne (Halle, Stuttgart) et aux Pays-Bas (’s-Hertogenbosch) — des pays à tradition herbacée et à climat relativement adapté.


La domination du dur… et du business

Le dur est devenu la norme dans le tennis moderne. Peu coûteux, stable, polyvalent, il est adapté aux retransmissions télévisées, aux sponsors et aux académies. Il permet aussi une certaine uniformité de jeu, ce qui facilite la transition pour les joueurs et les organisateurs.

Le gazon, avec son rebond bas et irrégulier, son jeu très rapide et ses appuis particuliers, perturbe les automatismes. Pour les joueurs, s’adapter en deux semaines de préparation est un vrai casse-tête. Les blessures sont plus fréquentes, les glissades plus dangereuses.


Wimbledon : un sommet sans préparation réelle

Le paradoxe, c’est que Wimbledon est un tournoi du Grand Chelem, donc extrêmement prestigieux et doté de nombreux points ATP/WTA, alors que la préparation pour y briller est quasiment inexistante. Les joueurs arrivent parfois avec à peine deux ou trois matches sur gazon dans les jambes.

Cela crée des résultats surprenants, des surprises, et renforce le côté imprévisible de cette période.


Vers un allongement de la saison ?

Depuis quelques années, l’ATP et la WTA ont ajouté quelques jours de plus entre Roland-Garros et Wimbledon (passant de 2 à 3 semaines), ce qui a permis l’ajout d’un ou deux tournois supplémentaires sur gazon. Mais l’expansion reste très limitée.

Il faudrait :

  • Une volonté des fédérations locales d’investir dans des courts en herbe,

  • Une adaptation du calendrier (au détriment d’autres surfaces ?),

  • Une pression des joueurs ou du public.

Mais rien n’indique aujourd’hui un changement radical. La saison sur gazon semble destinée à rester un joyau rare, concentré autour du temple de Wimbledon.


Conclusion

 

La brièveté de la saison sur gazon est le fruit d’une évolution historique, économique et logistique. Elle fait du tennis sur herbe un moment unique, précieux, presque nostalgique. C’est aussi ce qui lui donne ce charme si particulier, entre tradition et défi technique, au cœur de l’été.

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