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1. Une intensification précoce de la pratique
Les jeunes joueurs s’entraînent aujourd’hui plus tôt, plus souvent et plus fort.
Dès 10 ou 11 ans, certains enchaînent déjà plusieurs heures quotidiennes d’entraînement, tournois inclus, souvent sans période de récupération suffisante.
👉 Or, l’appareil musculosquelettique (os, tendons, ligaments) n’est pas encore totalement mature à cet âge.
Une surcharge répétée sur une structure encore en croissance peut rapidement provoquer des inflammations ou microtraumatismes, notamment :
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Épaule (coiffe des rotateurs, biceps)
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Coude (épicondylite, épitrochléite, syndrome de traction)
2. Une technique parfois inadaptée à leur morphologie
Le développement technique précède souvent la croissance physique.
Certains jeunes joueurs adoptent des gestes inspirés des professionnels (service puissant, lift extrême, rotation du tronc complète) sans avoir la force ni la coordination nécessaires pour les exécuter correctement.
⚠️ Résultat : les articulations compensent, surtout celles de l’épaule et du coude, très sollicitées lors du service et du coup droit lifté.
Les erreurs les plus fréquentes :
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Service avec retard du bras ou mauvaise séquence hanche-tronc-épaule
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Coup droit trop “arraché” du bras, sans transfert corporel
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Utilisation excessive du poignet pour générer de l’effet
3. Un déficit de préparation physique et de mobilité
La préparation physique spécifique au tennis n’est pas toujours bien intégrée dans les programmes jeunes.
Or, une épaule forte et mobile repose sur un équilibre entre :
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Les muscles rotateurs externes et internes
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Les fixateurs de l’omoplate
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Le gainage et la stabilité du tronc
Sans cet équilibre, l’articulation travaille “en force” et s’use plus vite.
De plus, un manque de mobilité thoracique ou scapulaire se répercute directement sur le coude, qui devient la zone de compensation.
4. Le matériel : cordage, raquette et tension inadaptés
Un autre facteur souvent négligé : le choix du matériel.
Les jeunes utilisent parfois des raquettes trop rigides, des cordages polyester tendus comme ceux des adultes, ou un tamis trop petit.
👉 Ces paramètres augmentent les vibrations transmises au bras et donc le risque de tendinites.
Un cordage plus souple (multifilament ou hybride), une tension plus basse et un cadre adapté à l’âge réduisent significativement les contraintes articulaires.
5. Prévention et solutions concrètes
Pour limiter ces blessures, plusieurs mesures simples peuvent être mises en place :
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Adapter le volume d’entraînement à l’âge biologique et non chronologique.
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Introduire un travail de mobilité, de gainage et de renforcement spécifique dès 10-12 ans.
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Surveiller la technique du service et du coup droit, en privilégiant la fluidité plutôt que la puissance.
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Contrôler régulièrement le matériel (poids, tension, type de cordage).
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Respecter les signaux de douleur : un joueur qui se plaint doit être mis au repos et évalué.
Conclusion
Les blessures à l’épaule et au coude chez les jeunes ne sont pas une fatalité.
Elles traduisent souvent un déséquilibre entre ambition et maturation, entre intensité et récupération.
Le rôle de l’entraîneur, du préparateur physique et des parents est donc essentiel pour encadrer cette croissance sportive, en privilégiant la qualité du geste et la santé à long terme.
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